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Publié le par le zonard des étoiles

Les chroniques de Krän (12)


En pays Barbare, lorsqu'une partie de la populace abandonna le culte de l'ultra violence et de la bière pour adopter celui du bédo et de la paix universelle, il y eut comme un léger problème de cohabitation...


L'épidémie se propagea un beau matin d'un été brûlant où les cuirasses et les casques étaient devenus bien lourds à porter sous le soleil de plomb. A celà s'ajouta une pénurie de breuvages rafraîchissants, et ce fut ainsi toute une partie de la population barbare qui fut obligée d'adopter le vêtement ample et la fumette de diverses substances herbacées. En bref, les premiers hippies étaient nés et la contagion prenait de l'ampleur. Face à cette menace certaine qui provoquait toute la culture et les normes péremptoires de son royaume, Krän se devait de réagir. Mais voilà, quelle méthode utiliser ? Quel stratagème pour annihiler le phénomène ? Dans la théologie kränienne, où trop penser équivaut à déprimer, on préféra une belle charge arme au poing, genre ours en quête d'affection, à toute autre manière de ramener dans le droit chemin les barbares déviants vers le phénomène hippie baba-cool.


Une semaine plus tard, alors que la chaleur atteignait son paroxysme, les fidèles de Krän arrivèrent en vue des lignes hippies qui eux s'étaient tous donnés rendez-vous pour organiser un festival de musique cool, façon Woodstock.Il était plus de midi lorsque nos fiers barbares, trés lourdement armés, se lancèrent à l'assaut des lignes ennemies, dans une mélée indescriptible. Nos valeureux héros s'avançaient, bavant et suintant, sous leurs heaumes d'acier alors que le thermomètre avoisinait les 40 degrés.Trés vite, les premiers barbares s'écroulèrent d'asphyxie et de déshydratation. Et ce fut dès lors comme une trainée de poudre ! Les barbares se défaisaient de leurs armures pour continuer à avancer, mais à chaque cuirasse retirée, c'était une partie de leur âme barbare qui s'envolait. La charge n'en finissait pas, les rangs des hippies semblant s'éloigner de plus en plus, alors que c'était la contagion qui faisait ralentir nos barbares dans leur course effrénée. La bataille tournait à l'avantage des hippies qui entonnèrent alors des chants accompagnés de djembé et de guitare sèche, ce qui acheva même les plus hardis barbares...


Seul notre héros et néanmoins roi, Krän, résista à la tentation malsaine et diabolique de l'amour de la paix et du bonheur. Dans un instant de lucidité, il décida alors de progresser à reculons vers son château, où il se résolut à attendre au fond d'un cachot obscur et froid le retour des beaux jours d'hiver. Une époque bénnit durant laquelle les corps sont chaudement vêtus, les comportements aigres et les relations viciées, où le vin coule à flots pour réchauffer les corps meurtris par le froid...


Morale de l'histoire : Qui sème des fleurs au printemps, réclolte des marrons à l'automne


PS : Car quelques mois plus tard, devinez qui ressortit le bout de son nez ? Un Krän tout tranquille, tout souriant, tout frustré ! Bien décidé à rattraper en une soirée tous ces mois d'obscurité...


Publié dans chroniquesdekran

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